Treillageur / Treillageuse
🖐️ Nature du travail
Concevoir et fabriquer des treillages
Le treillageur commence par concevoir les treillages en fonction des besoins et des spécifications de son client. Il trace chaque panneau en bois (châtaignier, pin, etc.) sur la table de treillage. Il calcule l’espacement des mailles, puis assemble les différentes pièces de bois (lattes, échalas, perches, etc.) de façon parallèle ou croisée, en carré ou en losanges, en berceau, etc. Il répartit les frises et les motifs, ajuste les moulures et harmonise les proportions des trompe l’œil. Il peut aussi assurer des finitions, selon le projet, comme la pose d’une lazure, de peinture ou de vernis.
Installer des menuiseries de jardin
Une fois les treillages fabriqués, le treillageur les installe lui-même. Selon le projet, il réalise cette tâche en lien avec son client (particulier, paysagiste, architecte de bâtiments de France, etc.).
Restaurer des treillages anciens
La technique du treillage, inventée en France, a connu son âge d’or aux XVIIe et XVIIIe siècles et elle fut même élevée au rang de technique artistique (détaillée notamment dans l’ouvrage paru en 1775 L’art du menuisier, suivi de l’art du layetier, de Jacques-André Roubo, maître menuisier). À la fin du XIXe siècle, tous les grands jardins de château, grands jardins privés et squares s’ornaient ainsi de décors muraux, mais également de kiosques, pergolas, portiques, berceaux, palissades et fabriques diverses, réalisés en treillages. Ce patrimoine, s’il n’a pas été perdu, fait l’objet de campagnes de restauration au cours desquelles les treillageurs interviennent. Le bois étant un matériau fragile, il n’est pas rare que des pièces entières manquent sur des portions de treillage, auquel cas le treillageur doit reproduire à l’identique les pièces manquantes. Pour ce faire, s’il dispose de modèles sur place, il s’en inspire pour redessiner le treillage. Sinon, il doit faire des recherches (photos anciennes, archives, etc.) afin de retrouver la forme qu’avait l’ouvrage initialement pour la reproduire le plus fidèlement possible.
🤹 Compétences requises
Compétences techniques en menuiserie
La construction de treillages nécessite toutes les compétences techniques classiques du menuisier en mesure, en découpe, en assemblage et en fixation. Le treillageur doit être précis et méticuleux dans son travail pour garantir des treillages solides et durables.
Connaissances historiques et sens esthétique
La façon de dessiner les treillages présente des spécificités selon l’époque et le lieu de réalisation des treillages initiaux. Aussi, le treillageur doit-il avoir des connaissances sur l’histoire du treillage ainsi que des bases en histoire de l’architecture du XVIe au début du XXe siècle. En création, le treillageur sait être sensible à l’harmonie d’un espace paysager et aux façades qu’il va orner.
Capacité à travailler en extérieur
Le treillageur passe une partie de son temps de travail à l'extérieur, exposé aux conditions météorologiques variées. Il doit être capable de travailler confortablement dans ces environnements, même lorsque les conditions ne sont pas idéales.
🔭 Perspectives
Environnement de travail et statuts
Le treillageur travaille à la fois en atelier et en extérieur pour l’installation des treillages réalisés par ses soins. On compte actuellement en France moins d'une dizaine d'entreprises sous forme de TPE qui fabriquent de manière artisanale uniquement des treillages en bois. Elles interviennent sur des chantiers de création ou de restauration directement auprès de particuliers ou en travaillant avec des architectes, des décorateurs, des paysagistes ou les services de l'État.
Opportunités
Le treillage conserve aujourd’hui une place d’honneur dans les jardins à la française et les potagers historiques. Il revient aussi dans les jardins urbains de style classique où les treillages muraux masquent les murs aveugles des immeubles voisins. On trouve également une forme contemporaine de treillages, en panneaux métalliques (aluminium, acier, etc.) découpés au laser, dans des jardins contemporains et jardins anglais. Si le marché est plus un marché de niche, les opportunités de développement sont réelles grâce au développement d’un réseau et à l’ouverture vers d’autres matériaux.
Bon à savoir
Il n’existe pas de formation en tant que telle pour devenir treillageur. Les personnes que ce métier intéresse ont tout intérêt à avoir d’abord suivi une formation de menuisier avant de se tourner vers un treillageur professionnel qui saura leur apprendre les bons gestes et techniques propres à sa spécialité.
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