Étudier le projet

Il commence par étudier les croquis/plans de son client ou l’objet à reproduire afin de fabriquer ou de restaurer un objet le plus fidèlement possible à la demande. Il établit la gamme d’usinage, sorte de mode d’emploi très détaillé suivi ensuite avec méthode. Il choisit le métal à tourner en fonction du projet, des propriétés de résistance du métal et de ses caractéristiques esthétiques. Il peut donc travailler de l’aluminium, du cuivre, du laiton, du bronze, de l’argent, etc. Selon le métal, le tourneur devra parfois chauffer la pièce pour mieux la travailler.

Dégrossir le métal

Après cela, le tourneur sur métal prépare le tour à métaux (automatique ou semi-automatique). C’est l’instrument qui va lui permettre de donner forme aux pièces de métal qu’il travaille. Pour cela, il installe la pièce et ajuste la vitesse de rotation au métal travaillé. Si cela est nécessaire, il commence par dégrossir la pièce en retirant une fine couche de matière formant comme une croûte. Pour cela, il utilise un outil équipé d’une pastille de tungstène (un métal très résistant).

Façonner la pièce

Ensuite, le tourneur effectue un ou plusieurs passages afin de donner à la pièce de métal sa forme définitive. Il peut le faire via plusieurs étapes, qui ne sont pas toutes nécessaires : cela dépend des projets et des matériaux. On a ainsi le chariotage (usinage de la surface extérieure), le dressage (usinage d’une surface plane perpendiculaire à l’axe de la broche), l’alésage (usinage de la surface intérieure), le rainurage (usinage d’une rainure intérieure ou extérieure), le chanfreinage (usinage pour supprimer un angle vif) ou encore le tronçonnage (usinage d’une rainure jusqu’à détachement d’un tronçon).

Le tourneur sur métal peut aussi employer la technique du repoussage. La plaque de métal (aussi appelée « flan »), est maintenue entre un mandrin en bois correspondant à la forme définitive de la pièce à former, et un tampon placé au bout de la pointe tournante. À l’aide d’un outil à bout arrondi (le brunissoir), le tourneur exerce une forte pression afin de déformer le flan et pour l’amener sur le mandrin et en prendre la forme.

Assurer les finitions sur les pièces

Pour apporter une touche ornementale, le tourneur sur métal peut apposer des décors à l’aide de molettes comportant un décor en creux (cannelures, feuilles de laurier, grappes de raisin, etc.). Celui-ci s’inscrit en profondeur à mesure de la rotation par répétition des passages. D’autres outils lui permettent d’appliquer différentes finitions : la cuillère cintrée pour travailler près des bords ou dans une gorge, la cuillère plate pour lisser et polir la surface, l’outil-crochet pour les moulures, les bords et l’intérieur des pièces, etc.

Maîtriser les techniques d'usinage

Le tourneur sur métal doit posséder une expertise approfondie des techniques d'usinage sur le tour à métaux. Il doit connaître et maîtriser les différents types d'outils de coupe, les réglages du tour à métaux et la façon de maintenir les outils à main pour obtenir le résultat voulu. Une connaissance approfondie des métaux et de leurs propriétés chimiques et physiques est également essentielle pour savoir lesquels sont les plus adaptés aux projets, choisir les vitesses de coupe appropriées et éviter les problèmes tels que l'usure excessive des outils ou la déformation de la pièce.

Être précis et rigoureux

Le travail du tourneur sur métal demande une grande précision et une grande rigueur. Des erreurs minimes peuvent compromettre la qualité de la pièce finale qui devrait alors être entièrement refaçonnée. Le tourneur sur métal doit être capable de travailler avec patience, minutie et attention aux détails, en respectant scrupuleusement les spécifications techniques. Il doit faire preuve de rapidité, car le tour tourne vite : sa réactivité lui permet de réussir à obtenir le résultat souhaité.

Avoir une bonne sensibilité artistique et être capable de travailler à la fois seul et en équipe

Le tourneur sur métal travaille sur des projets variés tant en reproduction, en restauration qu’en création. Son imagination joue un rôle important. Il doit avoir une bonne capacité à appréhender les volumes. Également, s’il est seul à travailler sur son tour, il travaille souvent en équipe, notamment avec des bronziers ou encore des designers (pour la création contemporaine).

Environnement de travail

Le tourneur sur métal exerce généralement son métier dans des ateliers et en collaboration avec d’autres professionnels. Une bonne résistance physique est requise, car le métier expose au bruit et à la poussière, et nécessite de rester longtemps debout. Ce métier engage le corps dans sa totalité, notamment lorsque le tourneur fait du repoussage. Il s’attache alors au tour avec une large ceinture en cuir est utilise le poids de son corps pour faire contrepoids afin que le flan de métal prenne la forme du mandrin.

Statuts

Le tourneur sur métal est généralement un artisan indépendant, ou salarié d’une TPE. Certains peuvent prendre le statut d’artiste-auteur.

Opportunités

Il existe principalement deux marchés pour les tourneurs sur métal. On a d’abord un marché « artistique », pour lequel les artisans tourneurs conçoivent des luminaires, des pièces de design ou de décoration, des pièces pour les arts de la table, pour l’’orfèvrerie, des éléments d’ameublement ou des sculptures. Leur clientèle est composée d’artistes, de particuliers fortunés, de collectionneurs privés, de professionnels du marché de l'art, de grandes maisons du luxe et de la décoration, de décorateurs, d’architectes, d’administrations françaises ou étrangères (notamment pour les chantiers de restauration). On a ensuite un marché « industriel » pour lequel les pièces vont être fabriquées en série et de façon automatisée, à destination de l’industrie aéronautique, agroalimentaire, énergétique, nucléaire, pétrochimique, pharmaceutique ou des transports : mais dans ce cas, le métier n’a pas grand-chose à voir avec la création artistique et artisanale.

Bon à savoir

Le tourneur sur métal est aujourd’hui principalement un bronzier qui maîtrise plusieurs des étapes de fabrication des objets en bronze : le tournage, mais aussi la ciselure et la monture, et parfois même la fonderie. La maîtrise de ces différentes spécialités de la bronzerie d’art est importante pour se démarquer sur le marché de l’art. Le travail du bois, et en particulier le tournage, fait pleinement partie du métier de tourneur sur métal : la plupart des outils, comme les mandrins en bois, sont fabriqués dans l’atelier par le tourneur lui-même.