Préparer les typons

Avant de lancer une impression en sérigraphie, l'imprimeur doit d'abord préparer, via un logiciel de création graphique, une photo ou une image tramée. Celle-ci est composée de petits points, dont la densité varie pour restituer les détails et nuances de l'image. L'image est ensuite imprimée sur rhodoïd, un film plastique transparent assez rigide. Sur ce support, le motif est imprimé en encre opaque, à l’aide d’une imprimante à jet d'encre ou d’une imprimante laser. Il s’agit du négatif. Ce négatif, aussi appelé typon, est utilisé pour graver le cadre qui servira à l’impression finale.

Préparer les écrans

Pour préparer les écrans qui serviront à l’impression, il faut d'abord un écran vierge, généralement en toile de nylon ou de soie. Il est tendu sur un cadre en acier ou en aluminium. L’imprimeur en sérigraphie applique sur la toile une pâte photosensible (l’émulsion), qui permettra de révéler le négatif sur l’écran. Cette étape est appelée l'enduction. Pour enduire l'écran, l'imprimeur utilise une raclette creuse (avec une réserve pour y déposer l’émulsion liquide). Il applique le produit sur l’écran du bas vers le haut. Pour que le cadre soit prêt, il réalise deux passages sur l’avant du cadre, et un sur l’arrière. Ensuite, le cadre est placé dans une armoire de séchage, dans l’obscurité complète, pendant environ 10 minutes.

Faire l’insolation

L’insolation se réalise dans un châssis spécial, où des lampes UV gravent le négatif du motif sur l’émulsion photosensible. Le typon est placé directement sur la vitre de la machine, au-dessus des tubes UV. L’écran de sérigraphie est positionné au-dessus. Pour une insolation optimale, l’écran de sérigraphie est maintenu entre la vitre et la toile que l’on rabat. Un vide d’air est créé pour plaquer le cadre au typon, et ainsi éviter tout déplacement, assurant un rendu précis. Une insolation courte (environ 20 secondes) donne un résultat fin, tandis que des temps plus longs (environ 35 secondes) sont recommandés pour les aplats de couleurs. Après l’insolation, l’écran est nettoyé à l’eau pour enlever les parties non exposées (sous le négatif opaque), révélant ainsi le motif imprimé sur le rhodoïd.

Imprimer

Le calage

Avant de commencer l’impression, l’imprimeur en sérigraphie procède au calage. Il ajuste l’écran sur le support d’impression pour aligner parfaitement le motif. Le rhodoïd est positionné sur le support. Puis, l’écran est ajusté afin que les zones transparentes de celui-ci coïncident avec le motif. Une fois l’alignement effectué, des repères sont placés pour éviter de répéter cette étape lors des impressions suivantes. Cette étape de calage doit être réalisée pour chaque cadre utilisé.

L’encrageLes encres sont généralement à base d’eau. L’imprimeur y ajoute un retardateur pour fluidifier l’encre et éviter qu’elle ne sèche trop rapidement. Lors de l’impression, l’imprimeur dépose l’encre en haut de l’écran, puis effectue un premier passage en tirant l’encre vers lui, sans contact avec le support pour imprégner le nylon ou la soie du cadre. Lors du second passage, il pose le cadre sur le support (papier, carton, textile, etc.) et tire l’encre emprisonnée dans les perforations de la toile à l’aide d’une racle, en ajustant la pression, selon l’effet recherché. Après l’impression, le support sèche en quelques minutes. Certaines encres notamment celles pour le textile peuvent nécessiter un séchage plus long.

Précision

L’imprimeur en sérigraphie doit faire preuve d’une précision extrême à chaque étape du processus, car une simple erreur peut nuire à l’ensemble du travail et à son rendu final. La technique d’impression par sérigraphie demande une observation fine pour détecter les moindres défauts d'impression. Une bonne vision des couleurs est indispensable pour garantir la qualité du produit final.

Bases scientifiques

Ce professionnel de l’imprimerie doit connaître les bases de la chimie pour comprendre les encres et les solvants utilisés, ajuster les mélanges, et garantir la qualité de l'impression. Des notions de mathématiques sont aussi nécessaires pour calculer les proportions, ajuster les dimensions des supports, et régler les machines selon les besoins du projet.

Qualités relationnelles

Le sérigraphe collabore étroitement avec ses clients. Il les conseille et ajuste leurs demandes pour assurer des tirages adaptés et techniquement réalisables. Son expertise lui permet de proposer, si besoin, des solutions alternatives, tout en respectant l’intention initiale du client.

Environnement de travail

L’imprimeur en sérigraphie peut exercer dans des ateliers industriels, des ateliers d’artistes ou des petites structures artisanales où la production se fait sur mesure, et en petites séries. Les conditions de travail varient selon l'environnement. Dans les ateliers industriels, l’imprimeur travaille avec des machines souvent automatisées. Comme son travail le met en présence de produits chimiques, une rigueur particulière en matière de sécurité et de protection personnelle est exigée.

Statuts

L’imprimeur en sérigraphie peut être salarié dans des entreprises artisanales, industrielles, ou travailler à son compte. Les principaux employeurs sont l’industrie textile, la reprographie et les fabricants de papiers.

Opportunités

Dans le secteur de l'édition, la sérigraphie se distingue par ses opportunités uniques, notamment pour les tirages artistiques et les éditions limitées. Elle est particulièrement appréciée pour l'impression d'affiches, de livres d'art, de couvertures et d'objets de collection, où le rendu manuel et la singularité des encres sont très valorisés. Avec l'essor de la personnalisation des objets, la sérigraphie offre des perspectives intéressantes aux imprimeurs.

Bon à savoir

L’imprimeur en sérigraphie utilise des encres à base d'eau, moins polluantes que les solvants traditionnels, réduisant ainsi l'impact environnemental de son activité. Les machines consomment moins d'énergie et optimisent l'utilisation des matériaux, limitant les déchets.