Le sellier-harnacheur commence par se déplacer chez son client afin de rencontrer le binôme que forment le cavalier et son cheval. Son but est de comprendre leur besoin pour que l’équipement futur soit ajusté à la façon de pratiquer l’équitation, aux attentes et aux souhaits spécifiques. Fort de ces informations, le sellier-harnacheur sait vers quel type de selle s’orienter. Il prend les mesures du cheval (longueur du dos, forme de la colonne vertébrale, épaisseur du garrot, etc.) ainsi que celles du cavalier (placement des hanches et des appuis, etc.) afin que la selle à venir soit le plus confortable possible pour chacun d’eux.
Le sellier-harnacheur sélectionne les cuirs et les autres matériaux nécessaires à la réalisation de son projet. Il découpe la cinquantaine de pièces nécessaires (cuir, feutre et mousses) à la fabrication de la selle, soit à la main, soit avec une machine de découpe numérique. Selon leur fonction, les pièces de cuir sont refendues pour adapter leur épaisseur et parées pour en faciliter le montage. Il prépare et coud ainsi les quartiers, c’est-à-dire les différentes parties latérales de la selle, qui protègent de la bouclure de la selle et de la sueur du cheval, les panneaux (parties arrière de la selle directement en contact avec le dos du cheval), etc. Ensuite, il sélectionne et ajuste l’arçon, c’est-à-dire le squelette du siège. Cet arçon peut être en bois, en plastique, etc. Pour les selles très haut de gamme, l’arçon est constitué de plusieurs couches de bois de hêtre associées à une armature en acier trempé.
L’arçon
Le sellier-harnacheur fixe une matelassure à l’arçon (généralement en mousse). Elle assurera le confort de l’assise du cavalier. Ensuite, il la recouvre avec la pièce de cuir dédiée, qu’il a préalablement mouillée pour lui donner toute son élasticité. Toute la difficulté de cette étape réside dans la tension du cuir sur le troussequin (arrière de la selle), car aucun pli ne doit apparaître.
La jointure
Le sellier-harnacheur fixe les petits quartiers (côtés latéraux du siège) au siège par une jointure avec une couture main façon sellier. Il doit veiller à une bonne symétrie de l’ensemble. Une fois cela fait, le cuir est définitivement fixé sur l’arçon.
Le montage
Le sellier-harnacheur assemble toutes les pièces préalablement préparées (quartiers, panneaux, etc.) au siège. Il le fait, selon les pièces, par couture, par vissage de petites vis enveloppées dans du coton, les « mouches », et par laçage.
Le huilage
Le cuir a besoin d’être nourri et protégé. La selle est donc entièrement huilée une fois montée. Après séchage, le sellier-harnacheur opère un ultime contrôle qualité de son travail. Si un défaut apparaît, il doit démonter la selle pour remplacer la pièce non conforme.
Une grande partie du travail du sellier-harnacheur consiste à la réparation des équipements équestres usés ou endommagés. Il doit alors évaluer l'état de l'équipement, déterminer les réparations nécessaires et procéder à la remise en état en utilisant des techniques et des matériaux adaptés. Il sait, de ce fait, comment démonter et remonter une selle qu’il n’a pas forcément conçue lui-même.
Le sellier-harnacheur a une bonne connaissance des chevaux, de leur anatomie et de leurs besoins, ainsi que des différentes disciplines équestres. Cela lui permet de concevoir et de réaliser des équipements adaptés et confortables pour le cheval et le cavalier. Pour cela, il sait travailler à partir de mesures et de gabarits.
Ce professionnel du cuir maîtrise toutes les techniques de coupe, de parage, et de couture du cuir. En effet, le cuir n’a pas de secret pour lui. Il est extrêmement méticuleux à chaque étape de fabrication pour que le cuir soit au final sans défaut, assurer une bonne tension, ainsi qu’une symétrie parfaite.
Le sellier-harnacheur doit respecter de nombreuses étapes lors de la fabrication ou de la réparation d’une selle. Chacune d’elles doit être réalisée dans un ordre bien défini. Par ailleurs, le sellier-harnacheur est fréquemment en contact avec sa clientèle, aussi doit-il faire preuve d’écoute et de pédagogie pour répondre au mieux aux exigences et aux questions de ses clients.
Le sellier-harnacheur travaille dans un atelier de fabrication et/ou de réparation, comme salarié d’une entreprise artisanale ou industrielle spécialisée dans la sellerie-harnachement. Il peut aussi exercer à son compte. Dans ce dernier cas, le sellier-harnacheur ne fabrique que très peu de selles (entre 1 à 10 par an). Il fait plutôt de la réparation et de la fabrication de harnachement et de petits articles de maroquinerie équestre. Dans les plus grosses structures, il n’est pas rare que le sellier-harnacheur soit spécialisé sur un ou deux postes de fabrication (tension de l’arçon pour les plus expérimentés, découpe, confection des quartiers, etc.). Une partie du travail est réalisée debout. Par ailleurs, le travail du cuir réclame une bonne condition physique.
Le sellier-harnacheur artisan diversifie généralement son activité en proposant de la fabrication et/ou de l’entretien d’articles de sellerie-maroquinerie, de sellerie générale, de la revente de vêtements et de matériel d’équitation. Pour se faire connaître, il participe à des salons et à des événements équestres.
Les postes salariés à pourvoir dans ce secteur sont rares : ce métier n’est pas facile d’accès. Depuis 2020, il y a en moyenne seulement 15 offres d’emploi proposées par an. Actuellement, le marché est globalement saturé. Aussi, certains diplômés en sellerie-harnachement se tournent-ils vers la maroquinerie plus classique afin de s’insérer.