Monnayeur de monnaies ou de médailles / Monnayeuse de monnaies ou de médailles

À l’aide d’une presse, le monnayeur ou la monnayeuse de monnaies ou de médailles frappe le métal sur une matrice pour lui donner forme. Il ou elle travaille à la fois le bronze monétaire ou florentin et d’autres métaux (cuivre, argent, or, etc.). Il ou elle contrôle chaque exemplaire, vérifiant parfois à la loupe la qualité de la frappe et du graphisme.

🖐️ Nature du travail

Sélectionner et préparer les flans de métal

Le monnayeur de monnaies ou de médailles travaille sur divers métaux (bronze florentin, bronze monétaire, métal cuivreux, or et argent). Le plus souvent, les métaux arrivent dans l’atelier en plaque ou en bobine. Il sélectionne le métal en fonction de sa qualité, de son épaisseur et de ses propriétés. Son but est que ce flan convienne à la forme de la pièce, de la médaille ou de la décoration, de la presse utilisée, du motif et de la profondeur de la gravure. Chaque flan est ensuite découpé à l’aide de machines, et recuit. Dès lors, il peut être frappé.

Faire l’estampage

Avant d’estamper, le monnayeur de monnaies ou de médailles doit s’adapter à la matrice fournie par le graveur médailleur. En effet, selon que l’objet est une face simple ou une face avec revers, l’outil de frappe n’est pas le même.

Estamper de la monnaie

La monnaie possède une valeur d’échange contre du numéraire. Le plus souvent, l’estampage est totalement industrialisé. Il s’agit de la frappe du flan (rondelle de métal prête à la frappe) entre une paire de coins sur une presse. Dans ce cas, le flan est frappé de façon automatisée en une seule fois avec une production de masse. C’est le cas à l’usine de Pessac (33) où la Monnaie de Paris exerce pour l’État la mission régalienne de frappe de la monnaie courante (euros français et devises étrangères). Les monnayeurs de monnaies d’or et d’argent de la Monnaie de Paris se concentrent sur l’édition de pièces de collection, dans leur atelier du quai Conti (75).

Estamper des médailles et des décorations

La médaille ou la décoration est un objet d’art. Elle peut, entre autres, revêtir une fonction politique, honorifique, commémorative, religieuse ou esthétique. L’essentiel de la production se déroule de façon industrielle avec, au sein des entreprises, de petites unités qui proposent une frappe plus qualitative pour les commandes spéciales ou les petites séries.

Le flan de métal est positionné sur la matrice et la presse est calibrée. Au besoin, le professionnel réalise des essais de frappe afin de tester son outillage au préalable. La frappe ou estampage peut commencer : le marteau tombe avec une puissance de 400 tonnes et repousse le métal du flan sur la gravure de la matrice. Le métal du flan épouse ainsi les formes gravées dans la matrice. À l’issue de cette première frappe, le flan subit un recuit (passage au four) pour le rendre à nouveau malléable. Ainsi, entre quatre et six frappes sont nécessaires pour obtenir la gravure complète.

Faire le contrôle qualité et certaines finitions

Avant d’être transférée aux ateliers suivants, l’objet estampé est soigneusement examiné pour vérifier sa parfaite conformité. Le monnayeur est aussi chargé de certaines finitions. Les médailles et décorations, doivent parfois repasser à la découpe afin de leur conférer leur forme finale. Les bords peuvent également être usinés. Généralement, les opérations de polissage, de patinage et de vernissage passent entre les mains d’un autre professionnel.

🤹 Compétences requises

Patience et précision

Le métier de monnayeur de monnaies ou de médailles requiert de la patience : ce n’est qu’au bout de plusieurs années de pratique que la technique est parfaitement acquise. De plus, l’estampage est un processus rigoureux de forgeage à froid : il nécessite une grande précision et de la régularité dans la frappe.

Souci du détail

Le monnayeur de monnaies ou de médailles est un technicien attentif à la qualité de sa frappe. Le motif doit être parfait à la sortie de la presse. Il sait détecter à l’œil nu le moindre défaut, dans le cadre de son contrôle qualité.

🔭 Perspectives

Environnement de travail

Le monnayeur de monnaies ou de médailles travaille essentiellement dans un environnement industriel ou semi-industriel, debout. Selon son entreprise et son poste, il peut aussi assurer l’entretien des machines qu’il utilise (notamment sur les lignes de production de monnaie).

Statuts

Ce professionnel est employé soit par la Monnaie de Paris (moins de 10 postes), soit dans une des quelques entreprises privées du secteur (Pichard-Balme, spécialisé dans la fabrication de décoration militaire ; Martineau, spécialisé dans l’objet religieux, par exemple)

Opportunités

Les produits qui sortent des presses des monnayeurs de monnaies ou de médailles sont très variés et peuvent même être fait en sous-traitance pour l’univers du luxe (en bijouterie, notamment). La clientèle est publique (Armée, institutions républicaines, collectivités locales), professionnelle (entreprises) et associative (amicales, fédérations sportives). À l’ère de la sécularisation, les objets religieux se renouvellent en proposant des gammes plus neutres autour de symboles par exemple. De nouveaux débouchés sont apparus comme la médaille souvenir vendue dans un musée ou sur un site patrimonial.

Bon à savoir

En France, les monnayeurs de monnaie et de médailles restent peu nombreux. L’activité de frappe de monnaie est réglementée et contrôlée pour lutter contre la pratique du faux monnayage. Les compétences du monnayeur peuvent être mises à profit dans d’autres secteurs comme l’industrie du design. Il n’existe pas de formation spécifique au métier de monnayeur de monnaies ou de médailles. La transmission s’effectue en entreprise, de professionnel expérimenté à professionnel novice. Néanmoins, une formation initiale dans le domaine du métal est appréciée pour bien connaître les matériaux.

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