Dans un premier temps, le malletier ou le layetier réalise un dessin détaillé de la malle, avant de concevoir une maquette. Il détermine la structure en bois, appelée le fût, ainsi que l’aménagement intérieur, comme les tiroirs et les casiers, ou le système de penderie. Plus il y a de compartiments, plus la réalisation de la malle est complexe. Le malletier/layetier prépare aussi des patrons. Ces dessins avec les mesures servant de gabarit sont utiles pour la découpe du cuir qui recouvrira l’ensemble.
Le layetier, dans sa spécialité, doit également tenir compte des impératifs du transport d’œuvres d’art : la dimension de l’œuvre à transporter, son poids, les critères de températures, d’humidité et de vibrations.
Pour réaliser le fût, le malletier/layetier choisit un bois à la fois léger et résistant aux variations de températures. Il débite les différentes parties de la structure avant de les assembler. Puis, il découpe selon les patrons, de la toile enduite (donc imperméable), ou du cuir. La découpe peut se faire à la main ou à la découpeuse laser. Il pose les parties en cuir ou en toile sur le support de bois, et les colle à l’aide d’une colle aqueuse ou thermo-réactive. Cette étape s’appelle le gainage. Lorsqu’il utilise du cuir, le malletier/layetier se sert principalement du cuir de vache. Selon la demande, il peut se servir de cuir de chèvre, d’agneau ou de cuirs exotiques comme le crocodile. Parfois, il recouvre la structure en bois de tissu, de métal ou de carton.
Pour l’aspect final de la malle, des bandes de cuir ou de métal sont clouées sur chaque bord pour consolider la structure. On les appelle rives ou cornières. Enfin, le malletier/layetier installe les différents accessoires comme les poignées, les serrures et les fermoirs, les lattes, les équerres (plaques de métal servant à renforcer) et les coins. Ils peuvent être en cuir ou en métal. À l’intérieur de la malle, le malletier/layetier peut installer un rembourrage ou un capitonnage. Pour certaines malles, des roues peuvent aussi être fixées en dessous, de façon apparente ou dissimulée. Il faut parfois ajouter des éléments pour que la malle soit modulable : qu’elle devienne un bureau ou un dressing, ou qu’elle s’adapte au rangement de chaussures par exemple.
Pour les coffres servant à transporter des œuvres ou objets précieux, le layetier installe à l’intérieur des matériaux de protection et de conservation découpés à la forme exacte de l’objet.
Le malletier peut être amené à restaurer des malles anciennes. Il vérifie l’état du fût et restaure les parties manquantes ou abîmées. Il doit aussi procéder au nettoyage du cuir ou de la toile. Les traitements sont différents en fonction des matières. Ensuite, il comble les manques, soit en ajoutant des morceaux de cuir ou de toile identique aux endroits abîmés, ou bien en faisant des retouches de peinture, notamment pour les motifs. Il peut patiner l’ensemble pour uniformiser la matière. Les éléments métalliques et les accessoires sont nettoyés ou remplacés, en respectant le style d’origine.
Un malletier indépendant doit pouvoir recourir aux savoir-faire d’ébénisterie, de menuiserie, mais aussi de sellerie et de maroquinerie. S’il travaille en équipe, une personne peut être dédiée au travail de la menuiserie, et une autre au travail du cuir, par exemple. Pour la restauration d’une malle, il faut aussi avoir des connaissances en serrurerie.Un layetier peut travailler dans une entreprise de malleterie, mais aussi dans une entreprise spécialisée en transport d’œuvre.
La clientèle est majoritairement étrangère. Il est donc nécessaire de maîtriser une langue étrangère comme l’anglais. Si le malletier/layetier est indépendant, il doit pouvoir gérer sa communication pour se faire connaître, et faire reconnaître son savoir-faire.
Il faut être précis dans le report des mesures, que ce soit pour la création d’une malle sur mesure, ou pour prendre les dimensions d’une œuvre.
Pour restaurer des malles, une appétence pour l’histoire est primordiale afin de reconnaître les styles, et de pouvoir s’adresser aux collectionneurs, qui sont la principale clientèle. Des connaissances en chimie sont nécessaires pour utiliser les bons produits en restauration des différents éléments. Savoir peindre permet de réaliser les retouches et les restaurations sur les motifs peints.
Généralement, le malletier travaille dans une entreprise, où plusieurs personnes interviennent sur une même malle. En France, il existe très peu de malletiers indépendants, c’est également le cas pour les layetiers.
L’activité de malletier est une activité de niche. Une quinzaine d’entreprises exercent une activité de malleterie, et la plupart sont situées en Île-de-France. Les malles sont des objets de luxe. Les entreprises conçoivent et commercialisent leurs propres produits, ou travaillent en sous-traitance pour des maisons de luxe. L’export représente une grande partie du chiffre d’affaires des entreprises.Pour la spécialité de layetier-emballeur, le professionnel travaille principalement pour des musées pour les transports d’œuvres, mais aussi des collectionneurs privés.
Il existe différents types de malles en fonction de ce qu’elles peuvent contenir : vêtements, chaussures, chapeaux, vaisselle, instruments de musique ou livres. La durée de réalisation d’une malle dépend de sa complexité.Actuellement, il n’existe pas de diplômes pour devenir malletier. Il est possible d’acquérir les savoir-faire de base dans des formations en menuiserie ou de maroquinerie-sellerie et de se perfectionner auprès d’un professionnel. Pour le métier de layetier, il est aussi possible de se former aux bases avec un CAP Emballeur professionnel.