Luthier et/ou restaurateur d’instruments à cordes frottées / Luthière et/ou restauratrice d’instruments à cordes frottées

Le luthier ou la luthière d’instruments à cordes frottées fabrique, répare et restaure des instruments à cordes frottées : principalement ceux du quatuor (violon, alto, violoncelle), mais aussi plus rarement des contrebasses et des instruments anciens comme des violes de gambe. Il ou elle crée des instruments uniques, en veillant à leur qualité sonore, leur esthétique et leur ergonomie.

🖐️ Nature du travail

Être à l’écoute et conseiller les musiciens

Le luthier d’instruments à cordes frottées doit avant tout comprendre le besoin du musicien qui s’adresse à lui, que ce soit pour l’achat, la fabrication ou la réparation/restauration d’un instrument. La majorité de son activité consiste, en effet, en l’entretien, le réglage et la réparation des instruments qui lui sont confiés. Dans le cas d’une fabrication, il sait parfaitement expliquer quelles orientations donner à l’instrument (choix du bois, pose de l’âme - petite pièce de bois coincée entre la table et le fond du violon -, etc.) en fonction du type de sonorité voulu et de la sensibilité artistique du musicien. Pour ce travail très haut de gamme, le luthier peut avoir besoin de un à trois mois pour concevoir un seul instrument. Le luthier peut aussi être amené à vendre des instruments anciens qu’il a restaurés.

Fabriquer un instrument de musique

Le luthier fabrique ses instruments de façon complètement artisanale. Les grands facteurs de violons italiens historiques (Guarnerius, Stradivarius) restent des références pour tout luthier. Il part de planches de bois brutes qu’il choisit avec soin, découpe et assemble dans la forme (pour le corps de l’instrument), et sculpte dans la masse (pour le manche entre autres). Il travaille avec des outils spécifiques comme des rabots, des ratissoires, des racloirs. À chaque partie de l’instrument correspond une essence de bois dont les qualités acoustiques sont perceptibles à l’oreille par le luthier : épicéa (table, barre, tasseaux), érable sycomore (fond, éclisses, manche), ébène (touche), parfois du peuplier (pour les altos ou les violoncelles), du buis ou encore du palissandre pour certaines pièces plus petites (chevilles, cordier, etc.). Toutes les parties de l’instrument sont soigneusement enclavées sur des tasseaux et collées entre elles. Ensuite, le luthier ajoute toutes les pièces permettant la tension et le positionnement des cordes avant de poser plusieurs couches de vernis, de régler et de tester la sonorité de l’instrument.

🤹 Compétences requises

Précision et patience

La fabrication comme la restauration d’un instrument du quatuor demande beaucoup de minutie. En effet, il faut voûter à la perfection la table (dessus) et le fond (dessous) car leur épaisseur est primordiale dans la sonorité à venir de l’instrument. De même en va-t-il pour la pose du chevalet ou encore des ouïes (pour les violons). Une même attention aux détails est requise dans la sculpture de la tête et toutes les finitions, notamment le vernissage. L’ensemble de ces opérations requiert beaucoup de temps, et donc de patience.

Goût pour la musique et bonne oreille

Généralement, le luthier a une bonne pratique instrumentale et une grande sensibilité musicale. Il sait reconnaître le timbre d’un bois et toutes les nuances de l’acoustique d’un instrument. Cela lui permet de mieux le régler pour le faire sonner à la perfection. Ainsi, le luthier possède-t-il souvent de solides connaissances en musique, sculpture, acoustique, peinture et histoire.

Grande maîtrise technique

Le luthier d’instruments à cordes frottées connaît parfaitement les critères physiques, mécaniques et acoustiques de chacun des bois qu’il travaille : élasticité, transmission des vibrations, dureté, etc. Il a des compétences en ébénisterie et sculpture sur bois (pour la tête du manche).

🔭 Perspectives

Environnement

Le luthier travaille surtout seul, dans son atelier. Toutefois, une part importante de son métier l’invite à collaborer fréquemment et dans la durée avec des musiciens, souvent concertistes, avec lesquels il tisse une relation de confiance importante. Les ateliers se trouvent principalement dans les zones urbaines ou périurbaines (dont la moitié en région parisienne), à proximité des lieux d’apprentissage et de pratique des instruments.

Statuts

La plupart des luthiers d’instruments à cordes frottées travaillent à leur compte, comme artisans d’art. Rares sont les ateliers qui comptent plus de trois personnes.

Opportunités

La lutherie française des instruments du quatuor est très réputée dans le monde entier pour l’excellence des instruments produits. Pour se faire un nom dans le domaine, il ne faut pas hésiter à se rendre à des festivals de musique et des concerts, afin de tisser un réseau et de se créer des opportunités commerciales.

Bon à savoir

Apprendre ce métier requiert beaucoup de temps : la formation dure au moins trois ans en apprentissage et doit être parfaite par des stages dans différents ateliers, des échanges avec des professionnels et des recherches personnelles nourris avant d’en maîtriser toutes les subtilités. Il n’est parfois pas facile de trouver une place d'apprenti chez un artisan luthier en exercice, car ils n'ont pas forcément le temps nécessaire à consacrer à un apprenti : une mobilité géographique doit donc parfois être envisagée.

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