Nota : pour simplifier la lecture de la fiche, nous avons privilégié le terme de lauzier à celui de lavier.
S’il s’agit d’une nouvelle toiture, le lauzier doit déterminer le nombre de lauzes nécessaires, mesurer la pente, préparer si besoin la charpente. Dans le cas d’une réparation, il s’agit de déterminer l’état des lauzes et d’identifier celles à remplacer. Sur des petits chantiers, le lauzier peut être chargé du montage des échafaudages et de toute la mise en sécurité préalable du chantier (filets pare-chute, garde-corps, point d’ancrage, etc.). En revanche sur les chantiers de très grande envergure, le plus souvent une entreprise spécialisée en montage d’échafaudage intervient.
Le lauzier sélectionne les pierres en fonction des ressources locales et de leur nature (schiste ou calcaire), de leurs dimensions et de leur épaisseur. Il les calibre selon leur dimension et leur épaisseur. Il peut s’agir de lauzes neuves ou de lauzes récupérées sur d’anciennes toitures. Le lauzier taille les lauzes à l’aide d’une massette et d’un burin, ou d’une marteline (petit marteau qui sert aussi à sonder la pierre), en enlevant les parties friables. Ensuite, il trie les lauzes en fonction de leur calibre, qu’il pourra éventuellement retailler si besoin au moment de la pose.
Le lauzier pose les lauzes en rangs successifs, en partant de l’égout (le bas du toit) avec les lauzes les plus grandes, afin de répartir le poids uniformément sur la charpente ou la maçonnerie. Il les installe en quinconce afin qu’elles se recouvrent les unes les autres et assurent l’étanchéité du toit. Il existe plusieurs techniques de pose en fonction des régions, de la pierre utilisée ou du type de toit : pose au clou, à la cheville, sur mortier ou pose à sec.
Comme tout travail de couverture, en plus de la pose des lauzes, le lauzier assure également celle des gouttières et descentes d’évacuation des eaux de pluie.
Le métier de lauzier impose une bonne condition physique : la lauze est un matériau très lourd. Le lauzier doit aussi être capable de résister aux intempéries et de travailler dans des postures parfois inconfortables (penché, à genoux, en surplomb du vide, etc.).
Le lauzier montre un intérêt pour le patrimoine architectural et les techniques traditionnelles de couverture. Il comprend l'importance de préserver l'authenticité des bâtiments anciens tout en assurant leur durabilité. Aussi fait-il preuve de précision et de rigueur afin de garantir une bonne étanchéité et une esthétique agréable de l’ouvrage une fois terminé.
Le couvreur-lauzier apprécie de recourir à des matériaux naturels les plus locaux possibles. Les lauzes sont des pierres de schiste, de calcaire, de gneiss, etc. dont la surface est très importante par rapport à l’épaisseur. Le lauzier cherche à préserver ces matériaux, en réemployant les lauzes en bon état sur les toits anciens ou en récupérant des éclats pour former le « cailloutis » (entre la charpente et les lauzes).
Le lauzier intervient essentiellement en extérieur et en hauteur. Il ne doit pas souffrir du vertige et être respectueux des consignes de sécurité. Il peut travailler en équipe, y compris avec d’autres corps de métiers (charpentier, maçon), et est amené à effectuer de nombreux déplacements pour ses différents chantiers.
La plupart des couvreurs-lauziers travaillent dans des entreprises artisanales, en tant que salarié ou dirigeant.
Les couvreurs-lauziers passent généralement par un CAP couvreur avant de se spécialiser auprès de professionnels ou avec le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) Couvreur Lauzier.
Les couvertures en lauzes sont présentes dans plus de 45 départements français. Bénéficiant d’un marché de la rénovation et de la restauration du patrimoine bâti porteur, notamment en lien avec le tourisme, la filière de la lauze a de forts besoins de recrutement.