Généralement, le facteur d’instruments traditionnels a une première approche en facture instrumentale dans un domaine donné. Il se spécialise, en fonction de son parcours et de ses appétences, dans un style musique donné (Renaissance, baroque, comme les luths, les violes de gambe), dans des instruments de musique traditionnels, associés à un pays, à une zone géographique ou à une communauté (cornemuses, vieilles à roue, galoubets, didgeridoo, etc.). Le facteur d’instruments traditionnels maîtrise toute la chaîne de fabrication de ses instruments, du choix des matériaux (bois, corne, métal, cuir, etc.), à la façon de les travailler, de réaliser les finitions et de les régler pour donner le plus d’authenticité à ses sonorités.
Selon la famille d’instrument (vent, percussion, cordes, etc.), la consultation de la fiche métier dédiée peut s’avérer utile, afin d’avoir davantage de détails sur les spécificités du travail.
Le facteur d’instruments traditionnels peut choisir de reconstituer des instruments ayant totalement disparus, mais qui sont connus grâce à l’iconographie (peintures, tapisseries, etc.), ce qui implique de réinventer les pièces invisibles. Il peut aussi copier des instruments anciens. Dans tous les cas, il doit faire des recherches historiques et techniques souvent très approfondies. Les techniques de restauration des instruments de musique, quant à elles, sont différentes selon le contexte de conservation : pour un musée, par exemple, c’est davantage l’esthétique, plus que la remise en état de jeu qui compte. Et ce n’est que lorsque la valeur historique de l’instrument est menacée qu’un restaurateur intervient.
La dimension de transmission des connaissances et des savoir-faire est souvent très importante pour le facteur d’instruments de musique traditionnelle ou ancienne, car son travail contribue à la transmission de tout un patrimoine musical et culturel de génération en génération. Aussi n’hésite-t-il souvent pas à faire connaître son expertise et à poursuivre ses recherches en voyageant : c’est particulièrement le cas pour les facteurs d’instruments associés à un pays, une région du monde ou une communauté.
Une solide compréhension et une bonne maîtrise des techniques historiques et traditionnelles de construction et de restauration d'instruments de musique sont essentielles.
Le travail de fabrication et de restauration d’un instrument de musique exige une précision extrême, tant au niveau de la manipulation des matériaux que dans les ajustements sonores. Chaque détail compte, y compris les éléments d’ornement (sculpture, tressage, etc.) et les finitions (vernissage).
Le facteur et/ou restaurateur d’instruments traditionnels est un passionné qui sait jouer de ses instruments. Il peut faire évoluer la facture pour adapter l’instrument au répertoire contemporain.
Le facteur et/ou restaurateur d’instruments traditionnels travaille généralement seul dans son atelier, en tant qu’artisan indépendant. Il rencontre fréquemment des musiciens, que ce soit pour les échanges, une pratique instrumentale, ou pour la vente. S’il fait de la restauration, il a des relations fréquentes avec des institutions ou des collectionneurs.
La musique traditionnelle connaît un regain d’intérêt depuis plusieurs décennies : savoir s’adapter aux demandes d’une musique vivante et à ses évolutions, en faisant preuve d’innovation, permet au facteur de ce type d’instrument de développer à la fois sa passion, et la dimension commerciale de son activité.
Le bouche-à-oreille, les festivals et concerts sont importants pour le développement de l’activité du facteur d’instruments de musique traditionnels ou anciens.