Que l’instrument mécanique final soit un orgue, un orchestrion (alliant piano, orgues et percussions), ou une boîte à musique, le facteur d’instruments de musique mécanique doit fabriquer le corps de l’instrument. Cette partie étant principalement en bois, le facteur a recours aux savoir-faire de l’ébénisterie : il choisit le bois le plus adéquat, puis le débite selon les formes voulues, avant d’assembler les différentes parties. Il réalise ensuite les finitions, notamment la décoration : de la sculpture, de la peinture ou de la marqueterie.
L’automate correspond au système de lecture permettant à l’instrument de jouer automatiquement un morceau de musique. Il existe trois principaux systèmes de lecture : la lecture des cylindres, la lecture des cartons ou des papiers perforés, et la lecture informatique. Pour le système de lecture des cylindres, les notes sont indiquées sur les cylindres par des picots. Ces picots sont perçus par des bascules à griffes qui actionnent une tige agissant sur l’ouverture des soupapes des tuyaux correspondants aux notes à jouer.
Pour les papiers perforés, comme les picots sur le cylindre, les perforations du papier ou du carton correspondent à des notes précises. Le système peut être mécanique ou pneumatique. Pour le premier système, à l’intérieur d’une boîte, un clavier de touches lit les perforations et actionne les soupapes, créant ainsi la mélodie. Pour le système pneumatique, un lecteur lisse capte les perforations, et ouvre par dépression les soupapes.
Enfin, il peut s’agir de lecture électronique : une carte à puce est insérée dans un lecteur. Des électro-aimants actionnent alors l’ouverture des soupapes.
Il s’agit d’intervenir de manière réversible (modifiable) sur les parties en bois (démonter, consolider des parties endommagées), mais aussi sur la mécanique, les parties en cuir comme les souffleries ou encore sur les parties métalliques. Avant toute intervention, le restaurateur décrit l’état de l’instrument, recense les actes à réaliser, et fait un dessin général de l’instrument. Il peut s’appuyer sur des photographies d’états antérieurs ou d’instruments similaires, une documentation technique ou historique pour la restauration.
La mise en place du système de lecture demande une grande précision. Le système de lecture d’une boite à musique s’apparente à de l’horlogerie, par la manipulation de petites pièces.
Le facteur d’instruments de musique mécanique a une bonne connaissance des principes de mécanique, voire de l’informatique, ainsi qu’une oreille musicale. Il doit pouvoir programmer le bon changement de registres. La lecture informatique se développe de plus en plus depuis plusieurs années. Il est désormais possible de mixer des systèmes de lecture mécanique et informatique.
Une grande partie des instruments est réalisée en bois. Le facteur doit donc maîtriser les techniques d’ébénisterie, de menuiserie, de sculpture sur bois, mais parfois aussi de marqueterie ou de peinture sur bois, pour la décoration.
Le facteur et/ou restaurateur d’instruments de musique mécanique travaille en atelier, le plus souvent en petite équipe (3 à 4 personnes). Il peut aussi être indépendant en tant qu’artisan. Il s’agit d’un métier de niche : une dizaine d’entreprises exercent en France, tous types d’instruments mécaniques confondus.
Les demandes de restauration d’instruments proviennent principalement de collectionneurs privés, et de quelques musées spécialisés. Pour la fabrication d’instruments neufs, la clientèle est composée essentiellement de professionnels des arts du spectacle, de forains (musique de manège) ou de restaurants.
Il n’existe pas de formation spécifique à la facture d’instruments mécaniques, mais les principales techniques peuvent s’apprendre dans les formations de menuiserie ou d’ébénisterie, ou encore en facture d’orgue.