Le graveur médailleur commence par effectuer des recherches et des croquis de la future médaille. Une fois les motifs validés par le commanditaire, le graveur médailleur les sculpte en bas-relief à l’envers et en creux. Un bas-relief représente un sujet qui est très peu détaché du fond. Le graveur médailleur peut, pour ce faire, utiliser trois techniques distinctes.
La gravure à la main ou « taille directe »
Il s’agit de la technique la plus traditionnelle. L’artisan taille directement à la main et à l’envers, les motifs dans l’acier. Il utilise des outils (burins, échoppes, ciselets, etc.) qu’il a souvent lui-même confectionnés pour faire naître la matrice. Son objectif est l’édition en série de son travail.
La réduction
Avec la technique de réduction d’une sculpture en bas-relief, le modèle est d’abord réalisé en modelage sur plâtre à l’échelle 3. Il est ensuite moulé avec une résine pour servir de gabarit de reproduction de ses formes sur un bloc d’acier à l’aide d’un pantographe ou d’un tour à réduire. Ces machines permettent de reproduire un motif à l'échelle exacte, agrandie ou réduite sur le matériau voulu. Un palpeur suit l’ensemble de la surface de la sculpture. Il reproduit les formes sur le bloc d’acier avec un outil de coupe.
La commande numérique
Les techniques de palpage et d’usinage laser par commande numérique via un logiciel de gravure permettent aussi de concevoir des bas-reliefs directement sur le métal travaillé.
Quel que soit le procédé utilisé, une finition à la main souvent sous binoculaire est indispensable. Le graveur médailleur personnalise ainsi le sujet, et fait en sorte que la lumière souligne les bas-reliefs et les moindres détails de la future médaille. Si une machine a été utilisée, il en supprime toute trace.
Une fois terminée, la matrice est traitée thermiquement pour supporter les contraintes de la frappe. Elle est ensuite placée dans la partie basse d’une presse dite « balancier à friction ». Une rondelle (ou flan) en or, argent ou bronze est positionnée dessus. La frappe peut commencer : la partie supérieure du marteau tombe avec une puissance de 400 tonnes et repousse le métal du flan sur la gravure de la matrice. Le métal du flan épouse ainsi les formes gravées par le médailleur. À l’issue de cette première frappe, le flan subit une opération dite de recuit (passage au four) pour le rendre à nouveau malléable. Entre quatre et cinq frappes, sont nécessaires pour obtenir la gravure complète.
Pour finir, le graveur médailleur doit encore réaliser plusieurs opérations de détourage, de polissage, de patinage par oxydation et/ou de vernissage afin de rendre sa décoration apte à la vente.
Le graveur médailleur a des qualités et aptitudes indéniables en dessin. Il sait créer et proposer des compositions équilibrées et réalistes, tout en étant conscient du résultat que cela produira en volume sur le métal. En cela, son sens esthétique fait de lui un véritable artiste.
Le graveur médailleur maîtrise les différents savoir-faire utilisés pour graver une médaille : la gravure traditionnelle comme celle assistée de machines, y compris à commande numérique. Ainsi, il sait faire du modelage de plâtre, de la sculpture en bas-relief et il sait comment utiliser tous les outils à main dont il a besoin, en création comme en finition.
Le graveur médailleur fait preuve d’un perfectionnisme et d’une minutie extrêmes, car le moindre défaut est révélé lors de la frappe. Son habileté manuelle n’est, de ce fait, plus à prouver. Patience et rigueur vont donc de pair, tout au long de son travail.
Le graveur médailleur travaille dans un atelier suffisamment vaste pour contenir les machines dont il a besoin (affûteuse pour ses outils, tours à réduire, ponceuse, diverses presses - à bras et/ou hydrauliques, etc.). Un bon éclairage en lumière directe et artificielle est nécessaire pour son travail de précision qu’il réalise à l’établi.
Le graveur médailleur peut être artisan indépendant, employé de fonderie ou d'entreprise de fabrication de pièces de monnaie, ou encore, passer un concours de la fonction publique pour travailler au sein d’institutions gouvernementales.
Le graveur médailleur qui a une bonne formation de gravure en modelé peut travailler dans différents domaines. Par exemple, en horlogerie, il peut faire de la gravure main sur matière précieuse pour des éléments de montre, en pièce unique. Dans les arts de la table, il peut graver des matrices de frappe de couverts. Il peut aussi réaliser des moules pour le façonnage en verre ou l’injection plastique.
Le graveur médailleur travaille souvent en collaboration avec des institutions, des organisations privées, des designer ou des artistes pour créer des pièces uniques ou des séries limitées. La demande de médailles commémoratives, de pièces de monnaie et d'autres objets gravés reste stable, ce qui offre des perspectives durables pour les professionnels de ce domaine.