Préparer la gravure

Le graveur héraldiste commence par faire des esquisses puis un dessin très précis du projet. En effet, l’héraldique (création ou reproduction de blason et d’armoiries) est très codifiée. Les lignes de constructions doivent donc apparaître très clairement. Dans le cas d’une reproduction pour une chevalière, par exemple, le graveur s’appuie le plus souvent sur une image, une empreinte ou une photo de l’objet déjà gravé.

Faire le tracé

Le graveur héraldiste griffe ensuite le motif sur l’objet à graver. Pour cela, il utilise une pointe en acier. Son objectif est de tracer les contours du dessin ainsi que les principaux repères importants comme les lignes de construction.

Graver

Le graveur héraldiste utilise la technique de la gravure en « taille directe ». Il exécute directement son œuvre à la dimension sur l’objet en métal (chevalière, timbale, etc.). Cette technique, qui s’apparente à de la micro-sculpture, demande une grande maîtrise, car une erreur est difficilement rattrapable. En effet, le graveur héraldiste donne de la profondeur et du relief au dessin par enlèvement progressif de matière, copeau après copeau. Cette gravure est réalisée en négatif, à l’envers. L’artisan utilise de nombreux outils de taille et de finesse très variées (burins, échoppes plates ou rondes, onglettes, etc.).

Vérifier l’empreinte

L’objectif ultime du graveur héraldiste, est que sa gravure puisse servir de sceau. En effet, une chevalière armoriée traditionnelle est à la fois un bijou et un outil. Elle servait autrefois à cacheter des plis à la cire. À chaque étape de son travail de gravure, il vérifie la qualité de l’empreinte dans une pâte. Quand son travail est terminé, afin de voir le rendu définitif, il peut passer sa réalisation au noir de fumée pour bien faire ressortir la gravure par jeu de contrastes, et ainsi apprécier tous les détails.

Dessin et créativité

Le graveur héraldiste est un dessinateur accompli. Il sait faire preuve d’une grande créativité et a une excellente capacité à se représenter le rendu final de son travail en relief et à l’endroit.

Rigueur et attention aux détails

La gravure héraldique exige une grande précision et une attention méticuleuse aux détails : chacun d’eux, aussi petit soit-il, doit bien ressortir et être mis en valeur. Le graveur est donc capable de travailler avec minutie pour obtenir des lignes et des motifs précis, ainsi que des finitions soignées.

Grande habileté manuelle

En taille directe, le droit à l’erreur n’est pas vraiment permis : toute erreur est difficilement rattrapable. Aussi le graveur héraldiste a-t-il un geste très assuré, à la fois dans le tracé, mais aussi dans l’enlèvement de matière. Il travaille souvent sous binoculaire, afin de gagner en précision dans ses gestes.

Environnement de travail et statuts

Le travail du graveur héraldiste se fait surtout en position assise, à sa table de travail. Il peut être salarié d’un petit atelier ou d’une bijouterie. Il peut, avec de l’expérience, s’installer à son propre compte.

Opportunités

Les quelques graveurs spécialisés en héraldique travaillent pour des particuliers du monde entier, des associations, des groupements, des corporations, des maisons de gravure ou des bijoutiers. Le métier de graveur héraldiste est un métier rare et qui demeure très confidentiel. Généralement, un graveur héraldiste propose d’autres types de gravure dans son atelier : gravure ornementale en taille-douce pour de la calligraphie sur des médailles, des alliances, par exemple, ou encore des monogrammes.

Bon à savoir

Les graveurs héraldistes sont la plupart du temps passés par un CAP Métiers de la gravure, principalement par l’option A Gravure d’ornementation, mais aussi par l’option D Marquage poinçonnage.