Créer et/ou restaurer

Les projets sur lesquels le fresquiste travaille peuvent être très variés, en extérieur (trompe-l'œil sur des façades d'immeubles, décoration de mobilier et d’architecture urbains, etc.) comme en intérieur (fresques, décors de plafond, peintures murales, dans des édifices publics ou privés, etc.) et également en restauration. Dans le cas de restauration, le fresquiste devra faire les consolidations, nettoyage et retouches en reproduisant à l’identique la technique utilisée pour respecter l'intégrité artistique de l'œuvre originale.

Préparer le projet

Généralement, le fresquiste commence le projet par une phase de recherche et de documentation, selon le décor ou motif désiré. Il peut aussi se rendre sur le lieu où sera exécutée sa fresque, afin de s’en imprégner. En effet, son art monumental s’exerce pour un lieu et une architecture uniques, dégageant une atmosphère tout aussi unique. Suite à cela, il réalise des esquisses, des maquettes du mur ou du plafond (sur logiciel) pour faire valider le projet par son commanditaire. Si le projet recouvre une surface importante et dont la hauteur nécessite un échafaudage, le fresquiste prévoit l’emplacement des raccords, généralement sur des contours ou des zones d’ombre.

Préparer la surface et la peindre

En méthode traditionnelle : la fresque

La fresque traditionnelle consiste à peindre une composition picturale de grande taille, sur un mortier de chaux. Il existe différentes techniques d’exécution. La plus fréquente est le buon fresco ou a fresco. Le fresquiste commence par la maçonnerie des différentes couches de mortier (le trullisatio - mortier grossier -, l’arriccio en plusieurs couches de chaux grossière à laquelle est ajouté du sable de plus en plus fin -, et enfin, l’intonaco - fine couche de 3 mm de pâte de chaux associée à du sable ou de la poudre de marbre, déposée sur le dessin à l’ocre rouge ou au charbon, ébauchant les masses du projet). Une fois la dernière couche posée, le fresquiste dispose de 1 à 8 h de temps maximum pour peindre l’enduit avec des pigments naturels délayés dans de l’eau, avant qu’il ne soit complètement sec. L’ensemble deviendra un calcaire coloré de plus en plus dur et très résistant aux intempéries. Comme autre technique traditionnelle, on trouve la peinture à sec ou à la détrempe. Ici, les pigments sont broyés dans de l’eau de chaux et liés avec de l’œuf (peinture « a tempera »), de la colle ou de l’huile. Ils sont ensuite appliqués sur l’enduit sec, aussi n’y a-t-il pas de limites de temps pour l’exécution du dessin.

La peinture murale contemporaine

Quelle que soit la peinture utilisée (acrylique à l’eau ou organique à la chaux), le support est nettoyé et enduit, pour lisser la surface et éliminer les fissures. Généralement, une couche d’apprêt est aussi apposée par le muraliste pour une bonne adhérence et longévité de l’œuvre. Certains professionnels travaillent également dans leur atelier sur de la toile ou sur du papier pour ensuite appliquer leur réalisation par collage sur les plafonds : orner un plafond est très peu confortable sur le plan physique.

Maîtrise des matériaux et des techniques

Le fresquiste sélectionne les matériaux appropriés, tels que les pigments, les liants et les supports, en fonction du projet et de l'emplacement de la fresque. Il maîtrise les techniques de préparation de surface, d'application des pigments et de finition. La maîtrise des techniques de maçonnerie est aussi indispensable que celle de la mise en couleurs et du dessin dans ce métier.

Qualités artistiques

Le fresquiste a un sens artistique développé, avec une compréhension approfondie de la couleur, de la composition, et de la perspective, qu’il sait retranscrire avec précision. En cela, il est doté d’une grande habileté manuelle. Par ailleurs, en fresque traditionnelle a fresco, le temps d’exécution de la peinture est court et demande une grande dextérité, car nul retour en arrière n’est possible.

Anticipation et capacité à travailler en équipe

Si le temps de préparation est long, il demande beaucoup de patience et d’organisation au fresquiste pour savoir par quel pan commencer et achever l’œuvre. Les surfaces des fresques étant souvent très importantes, ce professionnel travaille fréquemment en équipe. Travailler en hauteur, sur des échafaudages fait partie de son quotidien.

Environnement de travail

Le fresquiste (ou muraliste) aime le travail en équipe, en amont des projets (dessinateur, maquettiste, etc.) ou pendant leur réalisation sur le terrain. Si une partie de son travail se fait en atelier, il est beaucoup en extérieur et sur des chantiers, quelles que soient les conditions climatiques. Le fresquiste n’appréhende pas de travailler à de grandes hauteurs, sur des nacelles ou des échafaudages. Il peut se déplacer loin de chez lui, voire même, à l’étranger, si un chantier l’y conduit. C’est un métier qui crée un lien social fort dans l’environnement auquel il est relié, par exemple, si une réalisation est faite dans un hôpital, sur une école, dans un quartier défavorisé, etc.

Statuts

La majorité des fresquistes sont des artisans ou des artistes indépendants. Un fresquiste peut aussi être recruté par une entreprise de décoration, une agence de communication, ou devenir agent de la fonction publique.

Opportunités

Le fresquiste travaille généralement sur commande pour une clientèle très diversifiée (institutions, communes, commerçants, particuliers, architectes d’intérieur, etc.). Les restaurations des fresques et peintures murales se font surtout sur commande publique au sein de bâtiments classés aux monuments historiques. Dans ce cas, la partie fresque est souvent incluse dans des lots concernant la peinture murale. Il s’agit d’un marché constituant une source de débouchés importante.

Bon à savoir

Le street-art, comme expression picturale ayant une esthétique très particulière, concurrence les fresques murales plus classiques de type trompe-l’œil.