Nota : Les métiers de doreur ou doreuse sur cuir et de doreur ou doreuse sur tranche sont des spécialités à part entière traitées dans des fiches métiers dédiées.

Préparation de la surface

Le doreur prépare la surface du support (encadrement, mobilier, décor, boiseries) en la nettoyant et en la préparant avec des apprêts posés en couches successives. L’objectif est d’obtenir une surface lisse et uniforme. Selon le matériau utilisé, il peut également être nécessaire de réaliser des traitements spécifiques pour assurer une bonne adhérence de la feuille d’or (pour la « dorure à la mixtion », par exemple, qui s’applique sur un vernis gras). Le doreur s’attache ensuite à la reparure. Il grave la surface à l’aide de fers à reparer pour faire apparaître à nouveau les ornements (feuillages, fleurs, etc.). Enfin, le doreur prépare et procède à la pose de l’assiette : cette couche d’argile donne une coloration sanguine-orangée, et facilite certaines finitions.

Application de la feuille d'or

Une fois le support prêt, le doreur peut commencer à appliquer la feuille d'or. Pour cela, la technique la plus courante est celle de la « dorure à la détrempe ». La partie à dorer est imbibée d’eau et avec la « palette » (pinceau), la feuille est déposée. Au contact de l’eau, elle est happée et se tend. Reste à délicatement faire partir les poches d’air puis à réaliser les finitions sur la surface.

Finitions

Les finitions à appliquer dépendent de l’objet sur lequel le doreur travaille. Par exemple, il peut le mater (pour les parties mates), le polir, avec le brunissage à la pierre d’agate, appliquer une patine, etc. L’objectif est de donner à l’objet l’effet voulu. La dorure sur bois à l’eau peut nécessiter jusqu’à une vingtaine d’étapes différentes au total.

Restauration

Le doreur peut restaurer des objets anciens ou abîmés, en utilisant des techniques similaires à celles qu'il utilise pour la dorure. Il est capable d'analyser l'état de l'objet, de déterminer les matériaux et les techniques de dorure utilisés, et de choisir la meilleure méthode pour restaurer l'objet tout en respectant son authenticité.

La fabrication (copie d’anciens, moulures neuves ou créations) et la conservation-restauration sont les principales activités du doreur sur bois. Il est aussi amené à travailler avec d’autres corps de métiers comme des ébénistes, des sculpteurs, des tapissiers d’ameublement, ou encore des designers et des architectes.

Compétences artistiques

Le doreur a des compétences artistiques solides notamment pour la reparure et la création des effets de lumière. Il a aussi des connaissances approfondies sur les styles artistiques.

Compétences techniques

Le doreur maîtrise toutes les techniques spécifiques de dorure. C’est le cas des techniques anciennes, surtout s’il se spécialise dans la conservation-restauration, mais aussi des techniques plus innovantes sur des matériaux moins courants (tissus, plastiques, etc.).

Minutie et patience

Le travail du doreur exige une grande minutie et beaucoup de précision pour appliquer la feuille d'or de manière uniforme et pour créer des motifs précis. Le travail de dorure est un processus long et méticuleux : il nécessite patience et persévérance pour obtenir des résultats parfaits.

Relation client

Le doreur est capable de travailler en étroite collaboration avec ses clients : souvent, ces derniers s’intéressent aux différentes étapes du processus de dorure. Il sait aussi faire preuve de discrétion quant aux commandes qui lui sont faites, car elles atteignent souvent plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ce travail de haut luxe doit rester discret et confidentiel.

Environnement et statut

Le plus souvent, le doreur est un artisan qui travaille en atelier comme indépendant et plus rarement comme salarié, soit d’un autre doreur, soit d’une entreprise de restauration ou de fabrication de meubles et objets de décoration haut de gamme.

Bon à savoir

Le métier de doreur est un métier de niche pour lequel la demande est limitée, en comparaison à d’autres métiers d’art. En effet, ses clients sont essentiellement de riches collectionneurs, des institutions et musées, des antiquaires et des commandes publiques (Mobilier national, Monuments historiques). Cette activité peut être affectée par la conjoncture économique.