Les travaux de couverture de bâtiments, en particularité dans la rénovation ou restauration du patrimoine bâti, sont toujours uniques : bâtiments de caractère, manoirs et châteaux, patrimoine religieux, etc. Les types de toitures sont très divers (à un, deux, trois, quatre versants ou plus, à la Mansart, conique, etc.) et peuvent présenter des éléments spéciaux comme une abside, un dôme, une coupole, etc. Sur les toitures les plus ouvragées, on trouve aussi des lucarnes, des œils-de-bœuf et divers ornements.
Si les couvertures les plus couramment observées sont constituées d’ardoises, de tuiles ou encore de feuilles de métal, il en existe un éventail encore plus large : végétales (bois, chaume, brande), en pierre (pierres sèches, lauzes, ardoises), en terre cuite (tuiles plates, tuiles romaines, tuiles canal, tuiles à emboîtement ou à glissement) et en feuilles de métal (cuivre, plomb, zinc).
Le choix du matériau à poser s’effectue en fonction de la nature du bâtiment, des caractéristiques de la toiture (pente et forme du toit, type de charpente). Il dépend souvent de la tradition régionale née en partie des matières naturelles, autrefois disponibles dans un secteur géographique proche, des conditions climatiques, de la topographie, etc. Par ailleurs, il nécessite de prendre en compte l’environnement architectural et paysager.
Sur les petits chantiers, le couvreur du patrimoine bâti peut être chargé du montage des échafaudages et de toute la mise en sécurité préalable du chantier (filets pare-chute, garde-corps, point d’ancrage, etc.). En revanche sur les chantiers de très grande envergure, une entreprise spécialisée en montage d’échafaudage intervient généralement.
Avant de poser le matériau choisi pour la couverture du bâtiment, le couvreur doit effectuer un traçage déterminant avec précision l’emplacement et la répartition des éléments formant le support de la couverture et des éléments de couverture à poser. Il fixe ensuite sur les chevrons de la charpente le support adapté au matériau à poser (liteaux, voliges, lattes). Il peut aussi remplacer les chevrons s’ils sont trop abîmés. La pose de la couverture se fait selon la technique et les spécificités du matériau. Certaines pièces doivent être fabriquées sur mesure et sur place pour s’adapter parfaitement à la forme du bâtiment. L’étanchéité est toujours assurée par le principe de recouvrement d’un élément sur un autre.
En plus de la couverture, le couvreur du patrimoine bâti assure la pose des gouttières ou des chéneaux et les descentes permettant l’évacuation des eaux pluviales. Il doit aussi exécuter des raccords en zinc au niveau des souches de cheminées, des sorties de ventilation, et de toutes les intersections. Sur certaines toitures ouvragées, il peut poser des lucarnes et des éléments ornementaux.
Même si certains couvreurs choisissent de se spécialiser dans la pose d’un matériau particulier (couvreur-ardoisier, couvreur-tuilier, couvreur-zingueur, chaumier, etc.), ou dans la restauration du patrimoine bâti ancien et de monuments historiques, la maîtrise des techniques est essentielle. De plus en plus, le couvreur est conduit à développer ses compétences. Par exemple, il peut se former pour être en capacité de poser des huisseries, des panneaux solaires, ou encore faire de l’isolation thermique du bâtiment.
Le métier de couvreur du patrimoine bâti est exigeant physiquement : ce professionnel est capable de monter sur les chantiers, de résister aux intempéries, de manipuler des matériaux parfois lourds et de travailler dans des postures parfois inconfortables (penché, à genoux, en surplomb du vide, etc.).
Le couvreur du patrimoine bâti a un profond respect envers le patrimoine architectural. Il comprend l'importance de préserver l'authenticité des bâtiments anciens tout en assurant leur durabilité. Aussi fait-il preuve de précision et de rigueur afin de garantir une bonne étanchéité et une esthétique agréable de l’ouvrage une fois terminé.
Le couvreur du patrimoine bâti exerce son métier principalement à l'extérieur, par tous les temps, sur les toits des bâtiments, en hauteur. Aussi est-il préférable de ne pas être sujet au vertige et d’être très attentif au respect de la sécurité. Il travaille surtout en équipe et, en fonction des chantiers, peut être amené à se déplacer parfois loin de chez lui durant plusieurs jours.
La plupart des couvreurs du patrimoine bâti sont salariés d’une petite entreprise de moins de 10 salariés ou encore à leur compte comme artisan.
La profession de couvreur offre des possibilités d’évolution de carrière importantes. Après quelques années d’expérience, le couvreur peut évoluer vers les fonctions d’ouvrier hautement qualifié puis peut assumer la fonction de chef d’équipe, puis devenir chef de chantier.
En France, on manque de couvreurs : les perspectives d’emploi, quel que soit le type de contrat, sont donc excellentes pour toute personne motivée, aimant à la fois se dépenser physiquement, voir le résultat concret de son travail et sensible à la préservation de belles architectures.