Le ciseleur commence par reporter le dessin sur la plaque de métal à orner. Le tracé des décors à reproduire peut s’effectuer à la main ou avec des outils numériques. Ces derniers permettent des retouches multiples pour obtenir une modélisation plus précise. Si l’on ajoute une impression 3D préalablement à la ciselure, on peut alors voir concrètement comment les décors vont s’harmoniser entre eux sur la pièce. Lorsqu’il s’agit d’un modelage, celui-ci est fondu en métal à partir d’une fonte à cire perdue, prêt à être ciselé.
Pour façonner le métal, le ciseleur utilise des ciselets (fins burins). Réalisés en acier, ces derniers sont souvent fabriqués par le ciseleur lui-même, et ils lui sont personnels. Chaque outil correspond à un effet spécifique recherché et à un degré de finesse, d’où leur grande variété.
On distingue deux types de ciselets :
Les outils impriment la personnalité du ciseleur.
Tout au long des opérations, la pièce de métal est maintenue sur un support – le boulet – recouvert de cire (le ciment de ciseleur). Celle-ci est chauffée pour qu’elle ramollisse et que l’on puisse insérer l’élément en métal à travailler. Une fois la cire refroidie, le ciseleur peut commencer son travail. C’est une étape clé pour exécuter le travail de manière « stable » et précise.
Contrairement au graveur qui travaille en retirant de la matière, le ciseleur opère principalement en la modelant. L’impression du métal est réalisée en tapant les différents ciselets avec un petit marteau à ciseler. On distingue cinq types de ciselure.
La ciselure sur pièce fondue
L’œuvre brute sort de fonderie, et il s’agit de la reprendre pour la décorer et lui donner tous les effets désirés. Cette technique est notamment privilégiée pour les bronzes de mobilier.
La ciselure en repoussé
La pièce de métal est travaillée à l’envers et à l’endroit pour lui apporter du volume.
Le pris sur pièce
Un morceau de métal est extrait à l’aide d’outils coupants, puis modelé.
Le tracé matis
Il s’agit de reproduire un dessin sur une forme définie et de faire un modelé aux ciselets clairs et mats, afin de donner une impression de relief, sans pour autant avoir à repousser le décor ou à tailler dans le métal.
Le ramolayé
Cette technique est commune à celle du graveur, puisqu’elle utilise des outils coupants. Elle est surtout employée pour les bijoux, car elle permet de produire de petits motifs. Il s’agit de mettre en volume la pièce avec un petit outil tranchant taillé en biseau, l’échoppe. Les ciselets viennent ensuite pour préciser les reliefs.
Le ciseleur peut travailler un mois sur la même pièce : il ne faut pas faire preuve d’impatience ni se lasser. Il faut aussi rester concentré et éviter d’être perturbé par un appel téléphonique ou un message par exemple.
La connaissance des différents styles de mobilier, de bijoux ou de pièces d’orfèvrerie doit être approfondie afin d’être au plus près de la réalisation souhaitée. La pratique du dessin d’art et du dessin technique doit également être maîtrisée, qu’il s’agisse de les réaliser à la main ou avec des outils numériques.
Il faut avoir une bonne habileté manuelle pour pouvoir réaliser des motifs et des effets très détaillés dont la finesse peut se jouer à quelques microns près. Il ne faut pas non plus déraper, ni percer le métal. Le travail sur le métal peut engendrer des salissures, il ne faut pas avoir peur de se salir les mains et de se casser les ongles.
Le ciseleur travaille sur un poste unique, souvent debout pour avoir plus d’amplitude dans ses gestes. Il peut être artisan installé à son compte, salarié ou responsable de petites entreprises.
Selon l’Institut de formation et de recherche pour les artisanats des métaux (IFRAM), il existe environ 150 graveurs, ciseleurs et médailleurs en activité aujourd’hui en France. Le ciseleur peut se spécialiser dans de nombreuses niches : art de la table (des couverts, de la vaisselle), pièces d’ameublement, ou bijouterie, par exemple. Le secteur de la restauration d’œuvres d’art offre le potentiel le plus important.La production entièrement manuelle tend cependant à disparaître pour laisser place à une certaine automatisation, notamment dans le domaine de la bijouterie. Dans ce cas, la première pièce est faite à la main. Elle sert ensuite de matrice pour faire de l’embouti avec des feuilles de métal. Cela permet une reproduction en quantité.
Autrefois, la ciselure était un métier à part entière. Aujourd’hui, le ciseleur doit en plus de son savoir-faire avoir une connaissance approfondie dans certains métiers connexes tels que tourneur, fondeur, monteur.