En premier, le chaumier prépare son intervention sur le chantier, et notamment la charpente sur laquelle sera posé le chaume. Il pose un support en bois (liteaux – des pièces de bois semblable à des tasseaux –, voliges ou panneaux) sur les éléments de charpente. L’espacement entre ces supports doit correspondre à la longueur des bottes utilisées et la pente. Le chaumier sélectionne ensuite les tiges (principalement de roseau ou paille de seigle) pour former des bottes de même longueur, qui prendront place à des endroits bien précis de la toiture.
En fonction de la méthode de pose choisie (verticale, horizontale, camarguaise, briéronne, aveyronnaise…), le chaumier dispose les bottes de tiges, une rangée après l’autre, avant de les fixer. Traditionnellement, il forme des ligatures en passant dans l’épaisseur des tiges et en dessous des liteaux avec une aiguille et du fil métallique, pour maintenir la couverture. Certains professionnels ont recours à une visseuse pour maintenir le chaume.Avec une batte, palette ou taloche, il assure la mise en place du roseau en suivant la pente de la toiture et porte une grande attention au faîtage (sommet du toit). Selon le besoin, il peut procéder également à l’ignifugation (protection contre le feu) du chaume.
Afin de garantir la longévité d’une toiture en chaume, l’entretien de la toiture (tous les 5 ou 8 ans) est un critère essentiel. Le chaumier est ainsi appelé pour enlever les mousses qui se sont formées - c’est le démoussage - ou les champignons, ou remplacer des espaces qui auraient perdu du chaume (animaux, mauvaise exposition).Si des zones de toit sont endommagées, il remplace les bottes par de nouvelles, ou si la toiture est trop abîmée, il procède à la dépose : il enlève toutes les bottes et les liteaux pour poser une nouvelle couverture.
Le métier de chaumier impose une bonne condition physique. S’il ne travaille pas sous une pluie abondante pour ne pas mouiller les pailles ou le roseau, il doit être capable de résister au chaud et au froid. Le chaumier travaille régulièrement en hauteur et doit respecter les règles de sécurité.
Le chaumier apprécie de recourir à des matériaux naturels. Il met en avant ses qualités d’isolation (thermiques, phoniques) et d’éco-conception (matériau biosourcé).
Une couverture en chaume s’installe sur des toits pentus (pente de 45° au moins) : des connaissances en géométrie et calculs sont donc utiles, ainsi qu’une sensibilité visuelle pour repérer d’éventuels défauts dans la ligne du toit, ou pour sélectionner les bottes selon leurs tailles. Une maîtrise des principes de couverture sont nécessaires, notamment des notions de charpenterie, de zinguerie (particulièrement pour réaliser le faîtage).
Le chaumier intervient essentiellement en extérieur et en hauteur, et plus particulièrement en zone rurale.
Il s’agit en majorité de petites entreprises artisanales. Toutefois, ces dernières années, des entreprises plus importantes se sont développées.
Les toitures conventionnelles ont pendant longtemps été préférées au chaume, mais celui-ci connait depuis quelques années, un regain d’intérêt pour ses qualités écologiques et d’isolation.
Actuellement, il n’existe pas de formation reconnue pour se former aux techniques de chaumier. Les formations classiques en couverture peuvent être suivies, et être complétées de stages. Un CQP Ouvrier professionnel couvreur chaumier a été mis en place par la branche professionnelle, l’inscription se fait auprès de l’Association Nationale des Couvreurs Chaumiers-ANCC. Celle dernière propose également des modules pour acquérir les bases avant de se perfectionner auprès d’un professionnel. La formation complète d’un chaumier est estimée entre 3 et 5 ans.