Canneur-rempailleur / canneuse-rempailleuse

Le canneur-rempailleur ou la canneuse-rempailleuse garnit les plateaux d’assise avec du rotin pour le cannage et avec de la paille, du jonc ou du raphia pour le rempaillage.

🖐️ Nature du travail

Restaurer ou créer

Le canneur-rempailleur va principalement travailler sur différents ouvrages traditionnels qu’il devra restaurer (chaises, fauteuils, canapés, banquettes, tabourets).Il peut être amené à façonner des nouveaux modèles (création de collection, commandes particulières) et devra donc au préalable, esquisser, illustrer et proposer des échantillons d’ouvrages à ses clients.Un cannage ou rempaillage réalisé avec les techniques traditionnelles peut tenir entre 20 et 30 ans.

Choisir, préparer et assouplir les matériaux

Le choix des matériaux se réalise en fonction de la nature du travail mené par le canneur-rempailleur. Selon qu’il canne ou rempaille, il n’utilisera pas les mêmes matières.

Rempaillage

Le rempaillage se réalise sur des ouvrages dits plus rustiques (chaises d’église ou chaises provençales par exemple) qui proposeront une assise pleine et donc plus solide. Le rempailleur peut utiliser de la paille de seigle, de la paille des marais, de l’herbe de mer ou encore du raphia.Le travail de l’artisan débute par la sélection de gluis (tiges souples utilisées pour faire des fagots) qu’il va battre, tremper et battre à nouveau pour adoucir la paille et la rendre exploitable. Sans ce processus, il est impossible pour le rempailleur d’utiliser la matière et démarrer le rempaillage.

Cannage

Le cannage se réalise à l’aide de lanières de canne entrelacées. Il **se reconnait par son aspect ajouré. Pour canner, l’artisan utilise de la canne de rotin (fibre végétale sauvage) qui se présente sous forme de liane et qui pousse majoritairement en Asie du sud-est (climat tropical). Pour manipuler cette liane de rotin, le canneur doit au préalable l’immerger dans l’eau et la laisser s’attendrir. La liane doit être souple lors de sa manipulation, car si elle est trop sèche, elle risque de casser.

Tisser, garnir, rembourrer, lisser

Rempaillage

Pour le rempaillage, le travail consiste à tourner l'herbe de mer, la paille de marais ou le raphia en insérant au fur et à mesure des brins supplémentaires afin de former un cordon sans fin qui viendra tourner autour de l’assise de la chaise. Pour donner un aspect plus brillant et fini à ce cordon, le rempailleur peut l’entourer d’une paille de seigle qu’il aura préalablement fendue en deux.L’artisan va pailler avec ce cordon en démarrant par l’un des quatre coins de l’ouvrage et en évoluant de coin en coin en allant toujours vers la partie située à droite de l’ouvrage. Il existe différentes techniques traditionnelles pour effectuer le garnissage. Le paillage en X se termine en pointe au centre de l’assise. Celui en banquette (aussi appelé coussin) possède une ligne centrale plus longue.

Une fois le garnissage terminé, l’artisan procède au bourrage, en plaçant de la bourre (résidus de seigle) sous les cordons afin de les tendre et de donner un plus grand confort à l’assise. Cette étape se réalise à l’aide d’un bourroir, tige de bois ou de métal qui permet de passer entre les cordons et d’y insérer la bourre.

Enfin, le rempailleur lisse le travail : il place les cordons correctement les uns contre les autres. Les cordes sont lissées et aplanies grâce à un fuset ou picot, petit outil à main fuselé au bout légèrement arrondi. L’artisan s’occupe ensuite du finissage. Il épluche, c’est-à-dire enlève à l’aide d’une paire de ciseaux, tous les brins de paille qui dépassent sous l’assise pour rendre un travail propre.

Cannage

L’élaboration et les étapes du cannage sont différentes de celles du rempaillage. L’ouvrage sur lequel on bâtit un cannage est bordé de trous dans lesquels les brins de rotin sont passés pour constituer au fur et à mesure l’assise. Le travail débute tout d’abord par la pose de toutes les lianes verticales. Afin de maintenir la tension lors des différents passages, le canneur utilise des chevilles en laiton qu’il insère dans les différents trous pour sécuriser la tension du fil de rotin. Après avoir rempli le fond avec les brins verticaux, l’artisan réitère l’opération, mais cette fois-ci à l’horizontale de l’ouvrage.Afin d’assurer une bonne stabilité et une bonne résistance, il doit doubler les passages à la verticale comme à l’horizontale. Ces passages sont plus techniques, car le canneur commence son travail méticuleux d’entrelacement en faisant passer les nouveaux brins à travers chacune des jonctions. Le cannage prend alors forme avec le tressage en diagonale. Le tressage choisi par le canneur se fait en suivant des schémas et des techniques adaptés à la forme du châssis. Pour que le cannage puisse durer le plus longtemps possible, le canneur nourrit l’ouvrage par le dessous avec de l’huile de lin. Ce procédé sera à réitérer tout au long de la vie de l’assise par l’acquéreur.

🤹 Compétences requises

Bonne condition physique et excellente dextérité manuelle

Le métier de canneur-rempailleur est un métier qui nécessite d’avoir une bonne forme physique. L’artisan travaille en grande partie assis, et mobilise énormément la force de ses bras et de ses mains. Les mains du canneur-rempailleur devront se façonner pour résister aux échauffements provoqués par la matière.

Patience

Le canneur-rempailleur doit se montrer minutieux et patient lors des différentes étapes pour réaliser des travaux de qualité. Un ouvrage tel une chaise peut demander jusqu’à deux jours de travail en suivant tout le processus.

🔭 Perspectives

>Environnement de travail

La plupart des canneurs-rempailleurs ont un statut d’artisan, rarement de salarié. Le travail se fait, la plupart du temps, en atelier ou en boutique.

Opportunités

Le canneur-rempailleur peut profiter de la vogue des loisirs liés à la déco et aux techniques traditionnelles pour organiser des stages.

La clientèle est en grande partie privée. Cependant, quelques entreprises peuvent rempailler des chaises pour des structures étatiques comme les ministères ou le Mobilier national.

Bon à savoir

Le métier n’est pas conseillé aux personnes qui souffrent d’une allergie aux poussières de bois, à la colle ou au vernis.

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