L'armurier utilise des techniques traditionnelles de forge, d'usinage et d'assemblage pour créer des armes uniques. Il maîtrise le travail des métaux (acier, laiton, argent, etc.) et des matériaux nobles (bois précieux, ivoire, nacre, etc.) pour façonner les différentes pièces de l'arme. Autrefois, chaque armurier se spécialisait dans une technique particulière aboutissant à la confection de l’arme.
Aujourd’hui, l’armurier est le plus souvent capable de réaliser la majorité des opérations menant à la confection totale d’une arme. En tant que canonnier, il usine le canon de l’arme en acier. Comme acheveur en canonnerie, il travaille l’état de surface extérieure du canon de l’arme. Quand il se fait basculeur, il prépare à la lime des différentes pièces permettant à l’arme de fonctionner. Ensuite, il devient équipeur pour régler la marche intérieure de l’arme, faire la finition du mécanisme et vérifier son bon fonctionnement. Il façonne la crosse en bois, aux mesures exactes de son client (rôle du monteur à bois). Puis, comme équipeur, il contrôle toute la partie mécanique avec la mise à bois, et mesure le poids du canon. Si besoin, il se fait graveur pour orner l’arme. Enfin, il devient finisseur (noircissage des canons, vernissage de la crosse, et traitement thermique de la bascule avant de remonter les différentes parties de l’arme et de terminer les réglages). Ce n’est qu’au terme de toutes ces opérations que l’arme est prête à être livrée au client.
L'armurier assure le nettoyage, le graissage et le réglage des armes pour garantir leur bon fonctionnement et leur sécurité. Il vérifie également la conformité des armes qui lui sont confiées avec la législation en vigueur et peut procéder à des modifications ou à des adaptations nécessaires. Il sait aussi identifier les défauts et les dommages sur une arme pour la remettre en état. Cela peut impliquer le démontage et le remontage de mécanismes complexes, la réparation de pièces métalliques ou en bois, ou encore le remplacement de pièces manquantes. Il intervient sur des fusils de chasse, des armes destinées au tir sportif ou pour le spectacle, ou encore des armes de collection.
L'armurier peut proposer différentes façons d’orner ses armes : gravure, ciselure et sculpture étant les plus communes - à moins qu’il ne fasse appel à un sous-traitant. Il établit un projet de décoration à partir d’éléments souvent fournis par l’acquéreur. Il peut ainsi créer des motifs, des inscriptions ou des scènes figuratives sur les pièces métalliques ou de bois.
L’armurier maîtrise des gestes très variés alliant le travail des métaux (martelage, découpage, pliage, soudure) à celui du bois (sculpture, tournage). Il a de solides compétences en mécanique (montage et réglage des mécanismes d'armes à feu), ainsi qu’un sens artistique aigu (gravure, ciselure).
L'armurier possède une solide connaissance de l'histoire des armes, de la balistique et de la législation. Il est ainsi en mesure de guider ses clients dans leurs choix, de les informer sur les caractéristiques techniques et les précautions d'usage des armes, et de réaliser des expertises pour estimer la valeur d'une arme.
Il faut au moins 700 à 800 heures de travail pour fabriquer une arme complète selon les techniques traditionnelles : il s’agit d’un travail de longue haleine. Il est d’autant plus délicat, car l’arme doit être en parfait état de marche, tout en assurant la sécurité de son utilisateur.
L'armurier traditionnel exerce généralement son activité dans un atelier, seul ou en équipe, et peut être amené à se déplacer pour rencontrer des clients ou participer à des salons et à des expositions. Il utilise des produits dangereux (cyanure, acides, poudres, etc.) et doit donc, de ce fait, être très respectueux de leurs usages et des normes de sécurité.
L’armurier peut exercer son activité dans des entreprises de différentes tailles et dans divers secteurs : entreprises de fabrication industrielle, artisans fabricants, commerçants de gros et de détail, services après vente. Exercé de façon traditionnelle, ce métier demeure très confidentiel.
Les débouchés pour ce métier d'art sont limités, mais la demande pour des pièces uniques ou la restauration d'armes anciennes offre des opportunités pour les professionnels compétents et passionnés.
L'exercice du métier d'armurier est soumis à une réglementation stricte en matière de détention et de commerce d'armes. Une autorisation préfectorale est notamment requise pour exercer cette activité. Les sélections pour entrer en formation d’armurerie sont extrêmement strictes. En effet, les candidats doivent à la fois être bien faits dans leur tête et bien insérés dans la société. Généralement, les personnes entrant en CAP armurerie ont déjà un bac pro, voire un BTS.